voici le texte de cette lettre ouverte rédigée par le Syndicat CGT du CHU de Nantes, à retrouver aussi ici.

Les membres du CHSCT ont aussi adressé une lettre ouverte à la direction de l'ARS. Vous la trouverez ici.

 

Objet : Service des urgences du CHU de NANTES

Monsieur le Directeur Général,

Depuis de nombreuses années le service des urgences au CHU de Nantes est saturé. Pour rappel, en 2019, la majorité des services d’urgences de France était en grève pour les mêmes raisons, une montée en charge de l’activité sans que les effectifs n’évoluent dans les mêmes proportions et le manque criant de lits d’hospitalisation pouvant occasionner une perte de chance pour les patients.

La situation, depuis plusieurs mois, aux urgences du CHU de NANTES est devenue critique, compte tenu du nombre important de passage aux urgences. La sécurité des patients et des professionnels n’est plus assurée. En ce sens, vous avez à plusieurs reprises, fait des communiqués de presse invitant les patients qui ne relèveraient pas de l’urgence à ne pas se rendre aux urgences. Cette communication est à double tranchant, sachant que les patients ne sont pas des médecins et n’ont pas les compétences pour s’auto diagnostiquer. Le risque de cette  communication culpabilisante est de passer devant une urgence vitale. Il est à noter que la majorité des patients qui arrivent aux urgences sont adressés par un médecin généraliste ou bien encore par le SAMU.

Le C-A-S a produit une série d'émissions radio "Le cri du bistouri". Diffusée le lundi, à partir du 21 février à 18h sur Jet FM, 91.2 (pour Nantes et son agglomération), elles restent accessibles en podcast sur le site de JeT FM. Elles aborderont un état des lieux des CHU , le secteur du médico-social , besoins, enjeux et financements de la santé , la précarité en santéun autre système de santé.

Margot Medkour, membre du C-A-S, présente notre collectif, à écouter ici

 

Nantes métropole s'apprête une fois de plus à délibérer sur le projet de CHU. Il s'agit cette fois ci de la réalisation du parking. 
L'hyper concentration des soins et des activités sur une île pose toujours la question de son enclavement et de son accessibilité. Si 3 nouvelles lignes de tramway desserviront le quartier, la présence d’un hôpital à rayonnement régional aura un impact en termes de flux de voitures et l’accès par pont remet en cause l’accessibilité rapide aux urgences à toute heure. Et un parking géant n'y changera rien !
 
Nantes Métropole continue de défendre le futur CHU de l’Ile de Nantes avec des arguments plutôt surprenants. Un récent article mis en ligne sur le site de la collectivité confirme nos interpellations. Le futur CHU aura une surface de 220 000 mètres carrés, soit 20 hectares, contre 50 hectares à Laënnec et 17 pour l’hôtel Dieu actuellement. Donc, un espace beaucoup plus petit même en mètres carrés. Une réduction justifiée par le développement de l'ambulatoire qui a permis, en Loire Atlantique, une suppression de 1300 lit en 20 ans. Mais rien n'est dit sur ces malades isolé·e·s ou dont l'état de santé ne permet pas de rentrer chez eux en fin de journée. Comment  et par qui seront-il·elle·s pris·e·s en charge ? 
L’article affiche 90% de chambres seules or la municipalité a déjà reconnu que ce ne sera pas possible au vu de la population à venir de la métropole et qu'il faudra donc doubler de très nombreuses chambres. Rappelons que le CHU a vocation à accueillir d’autres patients que ceux du cœur de ville. 
 
Pour Nantes Métropole, le financement de ce CHU n'est pas un problème  ! Alors expliquons la notion d'auto financement : les malades de demain doivent bien comprendre qu’il est nécessaire que les malades et les soignant·e·s d’aujourd’hui soient en souffrance avec moins de professionnel-les, moins de matériels et moins de tout et qu'Il faut que le CHU actuel "se serre la ceinture" et dégage du bénéfice pour financer ce super pôle technique de demain. Parlons emprunts également, investir 1 milliard à 1.5 milliard d'euros dans des bâtiments de santé n'est pas le problème. Ce qui pose problème ce sont les coûts liés à la localisation de ce CHU, zone enclavée, inondable, sur un terrain ayant encore des bombes de la dernière guerre. Par ailleurs, les coûts actuels sont sous-estimés et ne prennent pas en compte l'augmentation des matières premières et les dépassements de construction inhérents à ces grands chantiers. Les emprunts pèseront donc lourdement dans les budgets à venir.
 
Malheureusement tout dans ce  futur CHU est affligeant, y compris l’obstination de Johanna Rolland pour un projet inadapté si ce n’est comme modèle de marchandisation de la santé mis en œuvre depuis pratiquement 40 ans, de façon constante malgré les alternances de gouvernement, et sans le dire clairement aux citoyens.
 
 1er février 2022, Collectif C-A-S