Les contraintes budgétaires récurrentes qui touchent le secteur de la santé privent de plus en plus de français d'un accès aux soins.

  • Fermetures de services d'urgences sporadiques, ou définitifs, (comme à Ancenis, Machecoul...)
  • Déserts médicaux, en ville comme à la campagne : à Nantes la densité médicale est de 49 médecins pour 100 000 habitants, dans les quartiers prioritaires contre 93 à l'échelle de l'agglomération nantaise. Au niveau national cette densité est de 99 médecins/ 100 000 habitants avec des grandes disparités selon les régions.
  • Fermeture de maternités, ce qui entraine aussi un éloignement de services gynécologiques (suivi de grossesse) ou d'IVG
  • Restriction des services dans les hopitaux existants

et en conséquence, mise en tension des services de secours et des pompiers.

 

L'État, qui tient le budget de la Sécurité Sociale (création de la CSG, de l'Ondam, creusement du déficit par exonération de cotisations patronales), est responsable.

Une action exemplaire en Côte d'Armor


C'est en toute logique que des maires ont décidé de prendre un arrêté mettant l’État face à ses responsabilités et réclamant un accès aux soins pour toutes et tous et un respect de la dignité humaine, conscients que l'inégalité dans l'accès aux soins est susceptible de créer un trouble à l'ordre public. Par exemple au conseil municipal de Guingamp.

 

Les élus s’appuient sur des textes fondateurs, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Constitution, les traités de l’Organisation Mondiale de la Santé. Un modèle d'arrêté est disponible ici

Selon l'article 2 de leur arrêté, le maire enjoint l'État de créer "les véritables conditions au

déploiement des personnels nécessaires, y compris en négociant des accords internationaux avec des Etats partenaires de la France, comme la République de Cuba, et enfin de favoriser ce déploiement par tout moyen y compris la régularisation des Praticiens à Diplôme Hors Union Européenne."

Les médecins cubains sont attendus avec impatience à l'hôpital de Guingamp, mais cela dépend de M. Macron.

 

49 maires des Côtes d'Armor se sont engagés dans cette démarche. La réponse de l'État ne s'est pas fait attendre : il conteste la légalité de l'astreinte de 1000€ par jour en absence de mise en place de Plan d'urgence.. Le préfet considère leur demande comme illégale (lire ici sa réponse) et 15 maires sont convoqués au tribunal administratif de Rennes, l'audience s'est tenue le 12 septembre 2024,

 

 

Rassemblement départemental devant le CHU de Nantes

samedi 14 septembre 2024, 11h

 

Victime des politiques de santé néolibérales: austérité budgétaire, financement à l'activité, fermeture de lits, concentration, etc, notre système de santé se délite.

Les professionnel·les de la santé, du social et du médico-social, en ville comme à l’hôpital, ne cessent d’alerter que leurs conditions d’exercice les conduisent à l’épuisement. Les démissions s'enchaînent et maintenant si les hôpitaux ferment des lits, ce n'est pas forcément pour des raisons budgétaires mais par manque de personnel!

Pour les patient·es, les délais de prise en charge se rallongent, et le risque de perte de chance s'accroît. Une pénurie de médecins généralistes et de spécialistes transforme nos territoires, en ville comme à la campagne, en déserts médicaux obligeant les usagers à recourir aux secteurs non conventionnés (avec dépassements d’honoraires).

Plus que jamais nous devons reconstruire un système de santé garantissant proximité et qualité. Un plan ambitieux de formation et d’embauche de professionnel·les et la mise en place d’une politique d’attractivité des métiers de la santé sont incontournables pour garantir un accès
aux soins et à l’accompagnement des plus fragiles. Il est donc urgent de renforcer les financements de la Sécurité Sociale mise à mal par des années d’exonérations de cotisations sociales injustifiées et de valider des budgets à hauteur des besoins et des ambitions.

 

Ici, le tract de l'intersyndicale :

Les pénuries de médicaments ont plus ou moins toujours existé, mais elles prennent un tournant critique, qui commence à avoir des conséquences notables sur les soins. Les causes sont multiples, mais la politique de délocalisation des industries pharmaceutiques, dans le but de chercher de la rentabilité, y est pour beaucoup. Faute de volonté politique, rien n'est fait pour résoudre ce problème, alors que de nombreuses propositions sont sur la table...

Une analyse fouillée publiée par notre camarade pharmacien Mathieu Declercq, à lire ici

Les Présidents des Conseils de Surveillance des 32 Centres Hospitalo-Universitaires de France, ainsi que la Présidente du Conseil de Surveillance de l'AP-HP, écrivent au Premier Ministre pour l'alerter sur "la dégradation brutale et préoccupante de la situation financière des CHU et les conséquences concrètes que cette situation ne manquera pas de produire pour les administrés de nos territoires."

 

Leur lettre est à lire ici