Dès le 26 mars 2020, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a fait circuler une note "Premières propositions post covid19 dans le domaine de la santé" (sans doute était-elle prête de longue date), on la trouve ici. En voici une présentation.

Cette note, loin de répondre aux déclarations d'Emmanuel Macron le 12 mars 2020 : "la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, [pour] notre État-providence, ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe", renforce au contraire l'orientation vers la privatisation à travers des PPP, la marchandisation de la santé, la digitalisation innovante etc

Si on peut être d'accord avec le diagnostique de la CDC : traiter les questions internes (endettement et sous-investissement, sous effectifs et sous rémunérations, modes de gestion, de régulation et de gouvernance, ...) leurs solutions passent notamment par

  • masanté2022 : lancé par le consortium "Alliance digitale contre le Covid-19", le site maladiecoronavirus.fr permet de procéder à une auto-évaluation gratuite de son état de santé. L'objectif est de lutter contre la saturation du 15 en triant les personnes grâce à un questionnaire [...] À l'origine de ce dispositif, il y a "Alliance digitale pour le Covid-19" qui est composé de Docaposte, la start-up lilloise Kelindi, l'agence Dernier Cri, Allianz France et le cabinet d'avocats De Gaulle Fleurance & Associés. Le consortium est soutenu par AG2R La Mondiale, AstraZeneca, CompuGroup Medical, Johnson & Johnson, La Banque Postale Assurances, Malakoff Humanis, la plate-forme de téléconsultation MesDocteurs et le groupe VYV,
  • la recherche de nouveaux modes de rémunération des actes professionnels (dans la droite ligne de l’article 51 de la LFSS 2018 (Qui introduit des modes de rémunération à l’hôpital et en ville fondés sur les gains d’efficience : travail en équipe, à la performance, etc,...) s’imposera sous peine d’un retour à la logique antérieure largement dominée par l’approche budgétaire,
  • la mise en place de Partenariats Public-Privé vertueux,
  • la création d’hôtels hospitaliers  (vigilance sur le modèle économique) adaptables (déversement de patients peu atteints en cas de surchauffe de l’activité),
  • sans oublier l'armée : contractualiser avec les armateurs français un schéma de mobilisation et de conversion de navires en navires hôpital qui serait opéré par la Marine Nationale dans le cadre de contrats d’affrètement,
  • et bien sûr : Valoriser les patients et innover :
    • Développer les centres de répit pour aidants et aidés : projets en AURA , Grand Est, Normandie ( impacts sur la santé des deux parties)
    • Développer les centres de sports santé : intérêt fort du groupe Vyv
    • Promouvoir l’éducation thérapeutique du patient.

n.b. Les termes en italiques sont des citations de la CDC.

À l'époque Laurent Mauduit et Martine Orange avaient rédigé un article dans Mediapart, ils s'appuyaient sur les notes du sociologue Pierre-André Juven Chargé de recherche au CNRS, rattaché au Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société (CERMES3) à retrouver ici et de Jean-Paul Domin, professeur de sciences économiques à l’université de Reims et membre des Économistes atterrés, à retrouver ici.