Le 21 janvier 2022, la première pierre du futur CHU sur l’île de Nantes devrait être posée.
Après deux ans de crise sanitaire qui ont épuisé le personnel hospitalier, tous les soignant·e·s et les habitant·e·s du pays, nous voulons et demandons toutes et tous :
- plus de personnels, de lits et de moyens pour nous soigner
- un hôpital public à la hauteur des besoins de santé de la population
- des soins à proximité de chez soi, donc des établissements hospitaliers qui maillent le territoire
- des soignant·e·s considéré·e·s, travaillant dans des conditions favorables pour que nous soyons bien soigné·e·s
Au lieu de cela, le futur CHU prévoit :
- la centralisation des établissements hospitaliers
- moins de lits en médecine générale et chirurgie et pas plus de lits à la maternité et en réanimation alors qu’on en manque
- “le tout ambulatoire" (entrée le matin, sortie le soir) qui n’est pas adapté à tous les patient·e·s et qui vise surtout à réduire le coût des hospitalisations plutôt qu’à mieux soigner
- la construction sur un site inondable, enclavé et quatre fois plus petit que les établissements qu’il remplacera (Hôtel Dieu et Laënnec)
- l’endettement sur des années du CHU, ce qui continuera d’imposer des restrictions budgétaires nocives.
Cette première pierre n’est donc pas celle de la reconstruction d’un service public de la santé pour et par ses usagers. Mais une pierre tombale, symbole de la lente mort préméditée de l’hôpital public.
En 20 ans, la Loire-Atlantique a perdu 1 369 lits, soit un quart de ses lits alors que 300 000 personnes en plus y vivent. Le projet de futur CHU suit cette tendance absurde : en plus des lits qui ferment de façon récurrente faute de personnel, des dizaines de lits supplémentaires seront supprimés d’ici 2027, et ce, malgré la croissance démographique et le vieillissement important de la population.
Alors que nous aspirons toutes et tous à des soins prodigués avec attention par des personnels bien traités et à une approche globale de notre santé, l’hôpital qu’on nous construit ressemblera davantage à une usine à soins dans laquelle nos corps seront réparés à la chaîne, par des soignant·e·s malmené·e·s et éreinté·e·s, au service du business de la santé.
C’est pourquoi nous vous invitons à la marche funèbre de l’hôpital public, samedi 22 janvier à 15h à l’un de ces points de rendez-vous : Place Graslin, Place Royale ou Miroir d’eau, habillé·e en soignant·e ou en soigné·e (matériel disponible sur place).